théâtre

Sunderland

Auteur-e(s) : Clément Koch


🗓️ Date de la première : Le 15 mars 2019

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


Sally a perdu son travail dans une usine d’abattage de poulets depuis 6 mois à cause de la grippe aviaire. Donc, chômage. Or l’assistante sociale veut renvoyer la petite soeur de Sally, Jill, à l’hôpital psychiatrique : elle estime que, sans moyens financiers suffisants, Sally ne peut plus assumer une autiste.

Malgré l’aide de Gaven, un ami d’enfance, et de Ruby, sa colocataire, elle aussi au chômage, Sally ne trouve aucune solution, alors qu’elle veut absolument garder sa petite soeur auprès d’elle, car elle estime que Jill dépérit à l’hôpital.

La librairie du quartier est à vendre : ce serait idéal pour Sally et Jill. Mais où trouver l’argent ? Sûrement pas chez les banques ! Jusqu’au jour où elle découvre une petite annonce qui promet beaucoup d’argent, mais fait fi de ses principes moraux : être mère-porteuse. Va-t-elle accepter ? Encore hantée par le suicide de sa mère, peut-elle aller jusque là pour conserver la garde de sa soeur ?

Un propos bien actuel

La misère entraîne la misère : une mère absente et sans scrupules, égoïste, mais ayant essayé elle-même de sortir du trou (sans y arriver) ; une enfant traumatisée par le suicide de sa mère; la violence d’un père qui bat son fils pour rien; des parents qui fichent leur fille dehors ; le manque d’éducation et d’instruction qui poussent vers le bas ; bref un cercle vicieux infernal.

Derrière l’histoire individuelle des protagonistes, il y a la mise en cause des institutions et d’une société mercantile. Où les humbles n’ont plus comme loisir qu’à s’abrutir aux matches de foot. Où le rêve n’est plus que de gagner au Lotto. Mais si c’est grâce à l’argent que Sally pourra garder Jill, c’est l’amour (pour une soeur, une amie, un enfant) qui est vainqueur.

Une comédie sociale

La pièce n’est pas misérabiliste : il s’agit de « petites gens » qui ont leur dignité, qui se battent pour survivre, ne pas sombrer et arracher un peu de bonheur à des situations désespérantes. Les personnages sont attachants et forts. Les répliques et les situations sont amusantes, cinglantes, parfois osées. Le spectateur ne peut que rire ou sourire. C’est cela la force de la pièce. Cela reste une comédie. Qui ne sombre jamais dans le ridicule, le grotesque, la vulgarité et qui offre de forts moments d’émotion.

Sunderland

Sunderland est une ville importante du Nord-Est de l’Angleterre sur la Mer du Nord à environ 450 km de Londres. Tout aussi célèbre pour son club de football que sa voisine (et rivale) Newcastle. Toutes deux fortement marquées par le chômage. (Peut-être vous souvenez-vous encore de la grève des mineurs réprimée par M. Thatcher dans les années 1980 ?).

Pourquoi Clément Koch a-t-il situé sa pièce en Angleterre

Dans une interview, Clément Koch dit que situer sa pièce en France était un peu « compliqué », car les mères-porteuses y étaient interdites et, au moment de la parution de la pièce en 2011, le débat y faisait rage à propos du mariage homosexuel. Il dit traiter de sujets d’actualité qui puissent intéresser un public jeune : la crise financière et le chômage, la grippe aviaire, la famille homoparentale,… mais sans prendre parti et en mettant surtout en évidence que l’amour pour un enfant est l’essentiel.Il est aussi amateur de cinéma anglais (Ken Loach, notamment) et il a été tenté de raconter une histoire dans le même ton.


Distribution :

Linda Brose, Virginie Brouwers, Roland Dechambre, Delphine Gaspers, Otis Gravar, Cristophe Ingenito, Marion Labiouse et Justine Pierart

Mise en scène : Christiane Simon
Scénographie : Daniel Deswert
Régie : Julien Simon et Willy Rinkens


A propos de l’auteur-e

Clément Koch est un jeune comédien, scénariste et dramaturge français. Après quelques années passées en Angleterre, il se tourne vers l’art dramatique. Il enchaîne les rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre. Mais c’est en 2011 qu’il se révèle au grand public avec la pièce « Sunderland », lauréate de la bourse Beaumarchais et créée au Petit Théâtre de Paris. Le succès est au rendez-vous et la pièce est adaptée au cinéma, en 2015, par Charlotte de Turckheim, sous le titre « Qui c’est les plus forts ? »En septembre 2015, la nouvelle pièce de théâtre de Clément Koch « De l’autre côté de la route », est créée au Théâtre Michel.


Le mot du metteur·se en scène :

Le mot de la metteuse en scène, Laurent Jadin

J’ai lu le texte dès sa parution et j’ai tout de suite été emballée par son intelligence et sa tendresse, par sa facture légère, sa vivacité. La mettre en scène a été un grand bonheur, mais aussi un challenge. J’ai eu la chance de travailler avec de jeunes comédiens très motivés et très chaleureux, qui ont formé une équipe formidable. J’ai choisi des musiques de chanteurs et groupes de Sunderland et Newcastel, avec quelques extensions vers Londres pour rester dans « l’ambiance ».

Le Néther

Auteur-e(s) : Jennifer Haley, traduction française d’Emmanuel Gaillot (Éditions Espaces 34)


🗓️ Date de la première : Le 4 janvier 2019

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


Dans un futur proche, Internet a été remplacé par le Néther, un monde alternatif aux dimensions multiples. Une fois connecté, il est possible de s’y projeter et d’y évoluer sous une identité virtuelle.

Dans le Néther, Sims a créé la Cachette : le visiteur y est invité à assouvir sur des enfants virtuels toutes sortes de pulsions et de fantasmes, notamment sexuels. Iris, une petite fille, exerce sur ceux qu’elle rencontre une étrange fascination…

Un thriller psychologique haletant qui questionne les notions d’identité, de responsabilité et de culpabilité…


Distribution :

Jessica Bof, Anne Dujardin, Piera Fontaine, Fanny Liberatoscioli, Jean-Marie Rigaux, Michaël Spineux, Stéphane Strepenne

Mise en scène : Luc Jaminet, assisté de Céline Luypaert
Scénographie : Daniel Lesage, Benoît Paes, Jean-Philippe Humblet (vidéo), Laurent Jadin (chorégraphie)
Création lumière : Julien Legros
Régie : Quentin Hupkens, Merlin Jaminet, Kinou Nicoletti et Julien Simon

Théâtre sans animaux

Auteur-e(s) : Jean-Michel Ribes


🗓️ Date de la première : Le 19 octobre 2018

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


Théâtre sans animaux de Jean Michel Ribes a été couronné par le Molière de la meilleure pièce comique et du meilleur auteur francophone en 2001. Cette pièce témoigne surtout de l’« art du sursaut » que l’auteur affectionne tant, nous offrant un ailleurs dépaysant, insolite et libérateur, loin de tout esprit de sérieux et des carcans d’une réalité étouffante.

Dans la lignée de Dada, des surréalistes et des écrits de l’auteur sur le « rire de résistance », la pièce écarte les limites étroites du réel et moque les esprits étriqués et trop raisonnables.

En effet, à travers huit fables, contes, « pièces », et des situations qui dérapent pour notre plus grand plaisir, Théâtre sans animaux nous ouvre les voies d’un monde du non-sens, pour mieux nous faire sentir l’absurdité du nôtre.


Distribution :

Rosanna Di Crescenzo, Charline Dumestre, Georges Gason et David Servais

Mise en scène : Sylvain Plouette
Scénographie : Daniel Deswert et Benoît Paes
Régie : Julien Simon


A propos de l’auteur-e

Jean-Michel Ribes est né le 15 décembre 1946. Il est acteur, dramaturge, metteur en scène de théâtre, réalisateur et scénariste français.

Il dirige actuellement le Théâtre du Rond-Point, situé à Paris (près du palais de l’élysée).

Fils de Pierre Ribes (Secrétaire d’état aux Postes et Télécommunications du gouvernement Raymond Barre) et de Jeanne Bernadet il pratique le théâtre dès sa jeunesse et fonde en 1966 la compagnie du Pallium, avec le peintre Gérard Garouste et le comédien Philippe Khorsand. Il crée sa première pièce Les Fraises musclées en 1970. En 1974, il monte sa seconde troupe avec Michel Berto, la compagnie Berto-Ribes.

Il met en scène de nombreuses pièces contemporaines : Sam Shepard, Copi, Topor, Jean-Claude Grumberg, Arrabal, etc.

Il a réalisé plusieurs longs métrages dont Chacun pour toi, avec Albert Dupontel et Jean Yanne et Musée haut, Musée bas tiré de sa pièce éponyme.

En 2001, il reçoit le prix « Plaisir du Théâtre » pour l’ensemble de son œuvre, et en 2002 le Grand Prix Théâtre de l’Académie française. Toujours en 2002, il est président du jury du Festival des Très Court.

En 2002 il reçoit le Molière du meilleur auteur francophone pour sa pièce Théâtre sans animaux ainsi que le Molière de la meilleure pièce comique.

En avril 2007, il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur. Le 14 avril 2017, il est promu Officier. En août 2008, il préside le jury du 1er Festival du Film Francophone d’Angoulême (FFA).

Le 13 mars 2012, à Nancy, il est agressé par des catholiques extrémistes qui lui jettent une tarte aux excréments en plein visage à la suite de la programmation dans son théâtre de la pièce de Rodrigo García, Golgota picnic, dont le personnage central est le Christ et qu’ils jugent blasphématoire.


Le mot du metteur·se en scène :

Le mot du metteur en scène, Laurent Jadin

C’est le Conseil d’Administration qui m’a proposé de mettre en scène la pièce «Frou-Frou les Bains» de Patrick Haudecœur. C’est donc sur le papier que j’ai découvert en premier lieu ce texte. Et quelle découverte ! Jamais une pièce ne m’avait autant fait rire. C’est simple, le spectateur n’a pas une seule seconde de répit.

Le fait que l’histoire se déroule au début du siècle dernier dans un décor art nouveau m’a immédiatement séduit. Les personnages sont drôles et sympathiques malgré leurs nombreux défauts. Et l’humour y est permanent, que ce soit au travers des gags visuels ou des dialogues à se tordre de rire.

Ce qui m’a définitivement convaincu d’accepter de monter ce spectacle, c’est son côté musical. En effet, la pièce est ponctuée de chansons françaises rétros que l’on a plaisir à retrouver ou à découvrir. C’est mon amie, Line Adam, arrangeuse et compositrice de talent, qui a accepté de prendre en charge les arrangements et la création des accompagnements musicaux de toutes ces chansons.

Côté distribution également, j’ai eu la grande chance d’avoir autour de moi des comédiens que j’aime tant pour leurs qualités théâtrales qu’humaines. A la régie, comme à chacun de mes spectacles, mes deux fidèles compères : Pascale Delens et Rudy Monor. J’ai également pu compter sur le soutien permanent d’Armande Clerinx qui m’a assisté tout au long des répétitions avec patience et enthousiasme. Enfin, l’équipe du Proscenium, et tout particulièrement Daniel Deswert et Jean-Michel Beaupain, ont réalisé un travail merveilleux dans la création du décor (entre autres choses). Quelle belle équipe !

Jouer une pièce fantastique, drôle et musicale avec une bande d’amis dans un théâtre convivial, que demander de plus ! Je n’ai aucun doute que vous passerez une soirée mémorable en notre compagnie.

Ce spectacle est dédié à notre ami Denis Duculot.

Frou-Frou les Bains

Auteur-e(s) : Laurent Jadin, assisté d’Armande Clerinx


🗓️ Date de la première : Le 4 mars 2018

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


L’action se situe dans un établissement thermal le jour de l’ouverture de la saison, et voilà les curistes qui débarquent, mais catastrophe, plus d’eau ! S’enchaînent alors, un ballet fou de quiproquos, une cascade de maladresses pour finir dans un imbroglio délirant qui met en joie les spectateurs. Une valse de personnages savoureux tourbillonne, des situations cocasses défilent, des trouvailles jaillissent sous tous les mots. Deux heures de bonheur !


Distribution :

Eve Brasseur, Fabrice de Gregorio, René Dupont, Quentin Hupkens, Laurent Jadin, Caroline Lhoneux, Fanny Liberatoscioli et Maria Tridetti

Mise en scène : Laurent Jadin
Scénographie : Laurent Jadin, Daniel Deswert et Jean-Michel Beaupain
Création lumière : Julien Legros
Régie : Pascale Delens et Rudy Monor


A propos de l’auteur-e

Patrick Haudecœur est metteur en scène, comédien et auteur de pièces de théâtre. Il commence sa carrière en jouant l’œuvre mythique d’Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince. On le retrouve par la suite dans de nombreuses pièces, comme Un fil à la patte de Georges Feydeau ou À chacun son Serpent de Boris Vian. L’acteur écrit et met en scène alors son premier spectacle, Thé à la menthe ou t’es citron ? qu’il interprète également. La pièce qui raconte l’histoire de comédiens qui répètent une comédie de boulevard est un énorme succès. En 1994, on le retrouve dans Le Bal des voleurs écrit par Jean Anouilh et mis en scène par Jean-Claude Brialy.

Par la suite, Patrick Haudecœur passe de rôle en rôle, de pièce en pièce, travaillant pour des auteurs comme Françoise Dorin et des metteurs en scène comme Jean-Luc Moreau et Jean-Laurent Cochet. Il monte également à La Comédie de Paris, avec Danielle Haudecœur, Les P’tits vélos. En 2001, il propose Frou-Frou, qui est un triomphe et qui reçoit le Molière du meilleur spectacle musical. En 2007, on le retrouve dans La Valse des pingouins aux côtés de Sara Giraudeau. Au cinéma, on a pu le voir dans Rose et Noir de Gérard Jugnot et dans Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes.

Débutant dans les années 80, Line Adam réalise ses premières orchestrations et directions musicales dans les années 90. Quand elle n’enregistre pas au studio Quality Music Production avec Colin Burton, Line enchaîne les tournées internationales, concerts et spectacles.

Line Adam a signé les musiques de nombreux films et la musique de scène originale pour quantité de pièces et comédies musicales belges et françaises. Les albums personnels se sont succédé et elle a également réalisé plus de 60 albums en tant qu’arrangeur et/ou directeur artistique et dirige un groupe de voix polyphoniques italiennes I Canta Storia.

En 2008, elle crée Concert de Dessin avec François Schuiten, création mondiale sur un concept né à Angoulême.

Elle compose deux opéras pour l’Opéra Royal de Wallonie : Sybil et les silhouettes en 2012 (en finale du concours européen « Opéraj») et l’opéra interactif Fleurs de peau en 2015.

En 2018, elle travaille sur l’arrangement et la direction musicale de la comédie musicale de Vincent Penelle Ma boule est ta terre, une nouvelle création d’I canta storia, le nouveau spectacle de Jofroi et compose la musique originale de Désir, Terre et Sang, un spectacle musical autour de l’œuvre de G. Lorca (Baladins/Infini Théâtre/PBA/Atelier Théâtre Jean Vilar).


Le mot du metteur·se en scène :

Le mot du metteur en scène, Laurent Jadin

C’est le Conseil d’Administration qui m’a proposé de mettre en scène la pièce «Frou-Frou les Bains» de Patrick Haudecœur. C’est donc sur le papier que j’ai découvert en premier lieu ce texte. Et quelle découverte ! Jamais une pièce ne m’avait autant fait rire. C’est simple, le spectateur n’a pas une seule seconde de répit.

Le fait que l’histoire se déroule au début du siècle dernier dans un décor art nouveau m’a immédiatement séduit. Les personnages sont drôles et sympathiques malgré leurs nombreux défauts. Et l’humour y est permanent, que ce soit au travers des gags visuels ou des dialogues à se tordre de rire.

Ce qui m’a définitivement convaincu d’accepter de monter ce spectacle, c’est son côté musical. En effet, la pièce est ponctuée de chansons françaises rétros que l’on a plaisir à retrouver ou à découvrir. C’est mon amie, Line Adam, arrangeuse et compositrice de talent, qui a accepté de prendre en charge les arrangements et la création des accompagnements musicaux de toutes ces chansons.

Côté distribution également, j’ai eu la grande chance d’avoir autour de moi des comédiens que j’aime tant pour leurs qualités théâtrales qu’humaines. A la régie, comme à chacun de mes spectacles, mes deux fidèles compères : Pascale Delens et Rudy Monor. J’ai également pu compter sur le soutien permanent d’Armande Clerinx qui m’a assisté tout au long des répétitions avec patience et enthousiasme. Enfin, l’équipe du Proscenium, et tout particulièrement Daniel Deswert et Jean-Michel Beaupain, ont réalisé un travail merveilleux dans la création du décor (entre autres choses). Quelle belle équipe !

Jouer une pièce fantastique, drôle et musicale avec une bande d’amis dans un théâtre convivial, que demander de plus ! Je n’ai aucun doute que vous passerez une soirée mémorable en notre compagnie.

Ce spectacle est dédié à notre ami Denis Duculot.

Arsenic et vieilles dentelles

Auteur-e(s) : Joseph Kesselring. Adaptation française de Pierre Brive et Albert Willemetz


🗓️ Date de la première : Le 5 janvier 2018

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


Deux délicieuses vieilles dames vivent avec leur frère, un demeuré inoffensif. Leur cave est remplie de cadavres de personnes que les deux sœurs ont tuées par charité chrétienne afin de les délivrer des tourments de la vie. Leur neveu va tenter de sauver la situation. L’affaire se complique quand le deuxième neveu, dangereux criminel échappé de prison, arrive avec un cadavre supplémentaire ! Une galerie de personnages truculents. Un spectacle jubilatoire aux multiples rebondissements !


Distribution :

Nicole Brahy, Nicolas Duculot, Anne Dujardin, Piera Fontaine, Michel Fourré, Martine Galère, Dimitri Podgornii, Philippe Purper, Jean-Marie Rigaux et David Servais

Mise en scène : Luc Jaminet
Scénographie : Daniel Lesage, assisté de Daniel Deswert et Jean-Michel Beaupain
Création lumière : Julien Legros
Régie : Kinou Nicoletti et et Julien Simon


A propos de l’auteur-e

Joseph Kesselring (1902-1967) a débuté dans la vie active comme professeur de musique. Il décide ensuite de se consacrer à l’écriture de pièces. Il en écrira douze. Ses quelques premières pièces ne recueillent pas l’attention du public. Puis il écrit Bodies in Our Cellar (Des cadavres dans notre cave), en comptant en faire un drame. Quand les producteurs Howard Lindsay et Russel Crouse reçoivent le texte, ils s’aperçoivent du potentiel comique de la pièce et proposent à Kesselring de la transformer en farce intitulée Arsenic et vieilles dentelles.

Arsenic et vieilles dentelles créée à Broadway en 1941 tiendra l’affiche 1444 représentations. Cette pièce est dans le livre des records des plus jouées à Broadway. La légende dit qu’en adressant tous les soirs un pied de nez à la mort, Arsenic et vieilles dentelles aura participé à l’effort de guerre. Le film de Frank Capra en 1944 soutiendra lui aussi par ses rires le moral des soldats anglais et américains. Cary Grant reversa l’intégralité de son salaire de comédien, soit 100.000 dollars, au fonds de soutien des soldats américains.

Invasion !

Auteur-e(s) : Jonas Hassen Khemiri, traduit du suédois par Susanne Burstein en collaboration avec Aziz Chouaki


🗓️ Date de la première : Le 20 octobre 2017

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


Texte publié aux éditions Théâtrales, éditeur et agent de l’auteur.


Distribution :

Nastasja Caneve, Francesco Nobile, Serko Roselmack et Benoît Vieujean

Mise en scène : Eugène Egle-Corlin
Scénographie : Simon Drahonnet et Daniel Deswert
Régie : Jean-Marie Rigaux


A propos de l’auteur-e

Né en 1978 à Stockholm, Jonas Hassen Khemiri est considéré comme l’un des auteurs suédois les plus importants de sa génération.

En 2003, à seulement 25 ans, il obtient une notoriété considérable avec la publication de son premier roman, Un rouge œil, best-seller en Suède. Son deuxième roman, qui s’est également vendu à plus de 200 000 exemplaires, Montecore, lui vaut de nombreuses récompenses. En 2012 paraît son troisième roman, J’appelle mes frères, tiré de sa pièce du même nom.

En 2015 il reçoit le prix August (équivalant du prix Goncourt en Suède) pour son roman Tout ce dont je ne me souviens pas, à paraître chez Actes Sud en 2017.

Sa langue romanesque imprégnée de théâtralité lui fait aborder l’écriture dramatique en 2006 avec la commande d’une pièce par le Théâtre municipal de Stockholm, Invasion !, qui se joue à guichets fermés pendant deux ans. En France elle est créée en 2010 au Théâtre Nanterre-Amandiers dans une mise en scène de Michel Didym.

Jonas Hassen Khemiri a écrit à ce jour plusieurs pièces : Cinq fois Dieu, créée en 2008,Nous qui sommes cent, créée en 2009 au Théâtre national de Göteborg et mise en scène en 2015 par le collectif Fluorescence au Théâtre National de Belgique. L’Apathie pour débutants, créée en 2011 au Théâtre municipal de Göteborg, J’appelle mes frères, créée au Théâtre national de Malmö et sélectionnée à la Biennale de théâtre en Suède en 2013.

Jonas Hassen Khemiri a reçu de nombreux prix dont la bourse Henning-Mankell en Suède et le OBIE Award aux États-Unis en 2011. Ses romans sont traduits en français, en allemand, en danois, en norvégien, en finnois, en néerlandais, en hongrois, en italien, en russe et en anglais, et ses pièces sont jouées en Belgique, en France, en Allemagne, en Norvège, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Jonas Hassen Khemiri creuse de façon rare un univers personnel où la langue et l’écriture sont au service d’une recherche sur la nature de l’individu contemporain, révélée au prisme d’une histoire en mouvement, dans laquelle l’immigration et la mondialisation sont les ferments d’un trouble de l’identité.


Le mot du metteur·se en scène :

Après avoir mis en scène une pièce sur le thème du harcèlement au travail avec Hard Copy de Isabel Sorrente, je désire monter « Invasion! » de Jonas Hassen Khemiri, qui est pour moi un texte aussi acerbe, drôle, et surtout pertinent que le précédent. Le thème est cette fois la peur diffuse de l’étranger, thème ô combien d’actualité. C’est un zapping idéologique, plein d’humour et cinglant en même temps. Cette pièce enchaîne les clichés pour créer un maelström de raccourcis, faisant du premier quidam venu un terroriste en puissance.

Ces derniers temps, suite à cette période d’élections présidentielles en France, nous avons pu constater comment les rumeurs, les fausses informations ont pu circuler et même se substituer à de vraies informations. Ici on ne parle pas directement de politique, mais on interroge notre rapport à l’étranger, et à au manque de rigueur des médias et des informations qui peuvent s’apparenter à de la manipulation. Et ça grince, ça appuie là où ça fait mal et notre bonne conscience en prend pour son grade. On prend conscience de ses propres habitudes de « raciste ordinaire »; comme lorsqu’un des personnages de la pièce se gargarise d’avoir « des voisins qui viennent d’Afghanistan mais qui sont très sympas ».

Invasion !, c’est un peu comme ce furet qui court, qui est passé par ici et repassera par là… Une course poursuite derrière quelque chose dont on n’est même pas certain de l’existence, et si « ça » existe, de quoi s’agit-il exactement? Une rumeur qui peu à peu se transforme en réalité. C’est une bande de mecs un peu nazes, boutonneux, qui ne savent pas vraiment parler ni s’exprimer, et essaient de draguer les filles.

Pour s’inventer une existence, ils ont imaginé un personnage qui s’appelle Abulkasem tout droit sorti des tréfonds du 18e siècle pour envahir une Europe assez raciste. Une pièce de théâtre féroce et efficace qui nous interpelle avec un humour tranchant sur le racisme présent en chacun de nous et cette espèce d’intolérance cachée.

Dès la première lecture de cette pièce je me suis directement vu projeté entre la comédie et la tragédie. cette pièce sera également un réel plaisir pour le public.

« Vos mots peuvent être utilisés contre vous, quoi que vous disiez. Même le silence peut être interprété de façon à rentrer dans les clichés »

Dramuscules

Auteur-e(s) : Thomas Bernhard


🗓️ Date de la première : Le 1 mai 2017

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


Dramuscules – petits drames – est constitué de sept courtes pièces : deux commères sortent d’une église et découvrent une forme allongée dans la pénombre (un mort ? qui ?) ; plus tard, elles évoqueront le décès accidentel d’un bienfaiteur de leur entourage (mais celui-ci était-il donc si charitable ? et celui qui l’a renversé bien involontairement n’était-il pas turc ?) ; entretemps, l’une d’elles se sera lamentée sur l’uniforme abîmé de son mari policier, lequel est absorbé par un match (se fait-il respecter par ces hordes de manifestants ?) ; un homme politique entre en scène, bientôt suivi de deux jolies femmes (est-il un authentique démocrate ?) ; le dramaturge, lui, n’hésite pas à se théâtraliser…


Distribution :

Fanny Liberatoscioli, Florine Roland et Michel Gramme

Mise en scène : Thierry Roland
Scénographie : Thierry Roland, Dimitri Podgornïi, Jean-Michel Beaupain et Daniel Deswert
Régie : Quentin Hupkens, Dimitri Podgornïi, Julie Liberatoscioli, Jean-Marie Rigaux


Le mot du metteur·se en scène :

Avec un humour noir et grinçant qui n’élude pas l’autodérision, Thomas Bernhard explore le fantasme d’une permanence du nazisme, jamais éradiqué, dans une outrance qui confine au délire. Les préjugés, les frustrations, les soupçons qui s’expriment au quotidien, les méchancetés qui en résultent, s’exacerbent dans des propos redondants, lancinants et finalement hystériques.

L’enfance de Thomas Bernhard, né en 1931, a été partagée entre l’Autriche et l’Allemagne. Il demeurera traumatisé par le nazisme. Il y a de quoi : en 1942, il fait un séjour dans un centre d’éducation national-socialiste pour enfants en Thuringe, où il est maltraité et humilié; il est placé dans un internat nazi à Salzbourg en 1943. Son œuvre littéraire – dont son grand roman Extinction, un effondrement – met en doute le processus de dénazification d’après-guerre et expose, au contraire, la persistance d’un fascisme souterrain, parfois dissimulé par un catholicisme compassé. Le style de Bernhard, si particulier, est de nature à fasciner lecteurs et spectateurs, tant il est en adéquation avec la teneur de ses propos : des phrases répétitives, fondées sur un langage populaire, mais cristallisées dans une forme in fine très littéraire ; elles charrient toutes les obsessions (les siennes, celles de ses personnages) propres à être scandées jusqu’à l’hystérie. Thomas Bernhard meurt en 1989 des suites d’une maladie pulmonaire qui l’accable depuis l’immédiat après-guerre. Les Dramuscules avaient été écrits l’année précédente. Près de trente ans plus tard, les faits contemporains en font ressortir d’interpellantes résonances.

Ce qui est captivant dans l’œuvre de Bernhard, particulièrement dans Dramuscules, c’est la disposition de l’auteur à exhiber les tréfonds de l’âme humaine, l’arrière-zone bien grise d’un cerveau – dans sa composante reptilienne – qui fait osciller l’individu de la bienveillance à la haine vigoureuse. C’est encore la prescience que le nazisme a instillé des comportements qui ne sont pas forcément le fait d’un peuple et d’un moment historique singuliers, même s’ils ont été amplifiés par cette idéologie, mais qu’ils répondent à des pulsions prêtes à se manifester à d’autres époques. La nôtre connaît une recrudescence des populismes qui, s’ils ne véhiculent pas la nostalgie de l’hitlérisme, ne laissent pas d’inquiéter les démocrates. Ainsi, tant d’Européens se sont-ils crispés – affectivement et politiquement – à l’égard des migrants (c’est ainsi qu’ils les ont nommés) en plébiscitant des politiciens autoritaires. La xénophobie l’a emporté sur la solidarité; les émotions suscitées par la crainte d’un basculement de nos sociétés ont enrayé l’empathie qu’auraient dû engager la souffrance et la mort de tant d’innocents fuyant l’horreur (plus de 10.000 noyés en Méditerranée depuis 2014). Le théâtre est un lieu d’interpellation par excellence (dans la proximité féconde du spectacle et des spectateurs, ce qui est particulièrement patent au Proscenium). Aussi, la jubilatoire superposition des écrits de Thomas Bernhard et de nos préoccupations, du rire et du drame, d’un décor immaculé et d’un propos à la noirceur avérée, m’a-t-elle semblé digne d’être proposée au Théâtre Proscenium auquel je sais gré d’avoir encouragé, de toutes les manières, ce projet.

Un village de fous

Auteur-e(s) : Neil Simon (traduction de Benoit Girard)


🗓️ Date de la première : Le 17 mars 2017

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


Les habitants de Kulyenchikov sont tous devenus fous sous l’emprise d’un sortilège que leur a jeté le Comte Yousekevitch. Léon, un jeune professeur zélé et fraîchement arrivé de Moscou, tombe amoureux de la belle Sophia et se met en quête d’instruire les villageois pour les délivrer du mauvais sort. Mais le temps presse !!! Léon n’a que 24 heures sinon il sera frappé par le même maléfice…

Une fable sur les vertus de l’éducation comme outil de libération des tyrannies et fausses croyances en tous genres. Une comédie éminemment salutaire pour renouer avec son âme d’enfant et son potentiel à l’émerveillement !!!

Le propos

Léon libère le village de Klyenchikov de l’emprise néfaste du méchant Comte Yousekevitch. Il s’agit, bien évidemment, d’une métaphore.

« L’ignorance qui sévit à Kulyenchikov est de l’autopunition causée par la peur et la culpabilité. C’est la soumission aveugle de votre personne à un pouvoir tyrannique. » (Léon Steponovitch Tolchinsky)


Distribution :

Carole Cuelenaere, Anne Deckers, René Dupont, Michel Fourré, Delphine Gaspers, Dimitri Podgornii, Jean-Marie Rigaux, Stéphane Strepenne et Eric Vandebroek

Mise en scène : Luc Jaminet, assisté de Nathalie Wilmots
Scénographie : Daniel Lesage et Daniel Deswert
Création lumière : Julien Legros
Régie : Kinou Nicoletti et Merlin Jaminet


Le mot du metteur·se en scène :

Luc Jaminet a toujours tenté l’alternance « comédie/drame » dans son travail de metteur en scène au théâtre Proscenium. Des spectacles sombres comme « Trainspotting » d’Irvine Welsh, « Catégorie 3.1 » de Lars Noren ou « Love & Money » de Denis Kelly ont été contrebalancés par des productions plus ludiques tels que « Harvey » de Mary Chase ou « And Björk of course » de Thorvaldur Thorsteinsson.

Aller chercher demain

Auteur-e(s) : Denise Chalem


🗓️ Date de la première : Le 6 janvier 2017

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


Nicole partage un petit appartement avec son père. Veuf, ancien voyageur de commerce qui avait rêvé d’être violoniste, en Pologne, sa patrie, Charles s’ennuie. Il est très fatigué et ne peut sortir.

Dans l’appartement, il entretient de grandes conversations avec un oiseau en cage, se distrait en racontant des blagues juives à l’amoureux de sa fi lle, Adrien qui lui rend parfois visite. Charles aimerait bien que sa fi lle soit plus aimante avec Adrien… Mais elle a du caractère et même un sale caractère.


Distribution :

Jacques Delens, Georges Gason, Justine Pierart et Michèle Willimès

Mise en scène : Jean-Pierre Boxus assisté de Pascale Delens
Scénographie : Daniel Deswert
Régie : Dimitri Podgornii et Julien Simon


A propos de l’auteur-e

Née en 1952 au Caire, émigrée en France et éduquée loin de ses parents dans une pension, Denise Chalem s’est vue formée comme comédienne à Censier par Jacques Lassalle, puis à Reims par Robert Hossein, pour enfin aboutir au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris dans la classe d’Antoine Vitez. A partir de là, elle enfile les multiples casquettes de comédienne, auteur, metteur en scène et réalisatrice. Comédienne, elle a travaillé notamment sous la direction de Jacques Rosner, Gabriel Garran, Jean-Pierre Vincent (“Le Mariage de Figaro de Beaumarchais”, Molière du meilleur spectacle 1988, rôle : la Comtesse), Bernard Murat (“La Double Inconstance” de Marivaux, nomination pour le rôle de Flaminia aux Molières) ou encore de Marcel Bluwal (“Conversation avec mon père” d’H. Gardner, nomination pour le rôle de Gusta, Molières 2002).

Parallèlement, elle mène avec succès une carrière d’auteur et de metteur en scène. Début des années ‘80, elle écrit sa première pièce de théâtre “A cinquante ans, elle découvrait la mer” (prix des Nouveaux Talents S.A.C.D.), mise en scène par Gabriel Garran au Petit Odéon et traduite et jouée dans de nombreuses langues, dans plus d’une dizaine de pays. Elle crée sa seconde pièce en 1986 “Selon toute ressemblance” qu’elle met en scène et interprète. La même année, elle reçoit le prix de la Fondation de la Vocation pour “La Nuit de Cristal” et écrit “Couki et Louki sont sur un bateau”.

Mais Denise Chalem ne s’arrête pas là. En plus du théâtre, elle est présente aussi bien à la télévision avec “Les sept jours du marié” et “Nés de la Mère du Monde” (son premier long métrage de fiction en tant que réalisatrice); qu’au cinéma avec entre autres “La Côte d’amour” de Charlotte Dubreuil et “Camille Claudel” de Bruno Nuytten. Denise Chalem a également reçu le prix Arletty pour l’ensemble de son oeuvre dramatique et a été professeur d’art dramatique à l’E.N.S.A.T.T. En novembre 2004, elle crée son nouveau spectacle “Dis à ma fille que je pars en voyage” au Théâtre du Rond-Point à Paris. Le spectacle obtient en 2005 le Molière du meilleur spectacle de création française et le Molière de la meilleure comédienne pour Christine Murillo. En 2011, elle interprète “Aller chercher demain” avec Michel Aumont au Théâtre de Paris pour laquelle elle est nominée au Molière de l’auteur francophone vivant.

Le tour du monde en 80 jours

Auteur-e(s) : Sébastien Azzopardi


🗓️ Date de la première : Le 21 octobre 2016

📍Au Proscenium Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège 


1872, Londres. Phileas Fogg, gentleman anglais accompagné de Passepartout, son fidèle valet français, lance un pari insensé: faire le tour du monde en quatre-vingts jours. Et c’est dans une véritable course contre la montre qu’ils vont tous les deux tenter de relever ce défi. Mais ce départ fortuit fait de Phileas le suspect idéal pour le récent braquage de la banque d’Angleterre…

La pièce, adaptée du fameux roman de Jules Verne, est une sorte de roadmovie déjanté où se côtoient une princesse indienne en détresse, un Chinois fumeur d’opium, Jack le plus grand loser de l’ouest, l’inspecteur de police le plus nul de toutes les séries allemandes…

Une aventure loufoque et échevelée qui emmène le public en Egypte, en Inde, en Chine puis aux Etats-Unis et où cinq comédiens aux multiples facettes se partagent les 39 personnages à un rythme effréné. Une comédie complètement dingue qui revisite l’oeuvre de Jules Verne de façon originale et anachronique.


Distribution :

Françoise Defraigne, Jean-Pierre Burette, Laurent Jadin, Vincent Nyssen et Jean-Michel Cuyvers

Mise en scène : Jean-Michel Cuyvers
Scénographie : Daniel Deswert


A propos de l’auteur-e

Auteur, metteur en scène, comédien, producteur de spectacle et depuis 2013 co-directeur du Théâtre du Palais-Royal. Il écrit la plupart du temps ses spectacles en collaboration de Sacha Danino, son ami d’enfance, et s’entoure de comédiens fidèles qui constituent une véritable troupe. En 2002, il écrit et monte son premier spectacle, Les Classiques Contre-Attaquent, au Théâtre de la Huchette. Ensuite, il écrit pour le théâtre du Palais Royal, l’adaptation des «Dix Petits Nègres» d’Agatha Christie, Devinez qui ? et reçoit, à 28 ans, sa première nomination aux Molières (Meilleure Adaptation en 2004).

En 2003, avec Elisa Sergent, il créé sa compagnie de théâtre : la Compagnie Sébastien Azzopardi et monte Le Barbier de Séville de Beaumarchais, puis vient Faisons un rêve de Sacha Guitry, à la Comédie Bastille en 2005-2006, Les caprices de Marianne de Musset, au Lucernaire, en 2009 et L’Éventail de Lady Windermere d’Oscar Wilde, aux Bouffes Parisiens et au Théâtre 14, avec Geneviève Casile et Elisa Sergent, en 2006-2007. Ce spectacle a reçu 5 nominations aux Molières 2007 dont Meilleur Spectacle du Théâtre Public. Mais c’est en écrivant qu’il parvient à marquer le public, en créant, avec Sacha Danino, un univers personnel qui tente de sortir la comédie du salon bourgeois, se servant du registre du théâtre classique, de la commedia dell arte, du cabaret, qu’ils associent à un rythme cinématographique. Ce mélange détonnant de mouvement, de répliques vives et de trouvailles scéniques ont permis à trois spectacles de rester à l’affiche à Paris plusieurs années sans discontinuité.

En effet, en 2016, Le tour du monde en 80 jours fête sa 3.000ème représentation au Splendid, après avoir été créé au Lucernaire (en mai 2006) et avoir été joué 5 ans et demi au Café de la Gare. Après 10 ans de rires, la pièce-phénomène fêtera sa dernière le 14 mai 2016. Mission Florimont a effectué une vraie tournée des salles parisiennes avec plus de 1000 représentations au total. Nomination aux Molières de la Meilleure pièce Comique 2010. Dernier Coup de Ciseaux, à l’affiche depuis 2011, en est déjà à sa 1.500ème représentation au théâtre des Mathurins, elle est jouée simultanément en tournée. Il reçoit enfin pour cette pièce le Molière de la Meilleure Comédie 2014. Tour de force du théâtre interactif, les comédiens «jouent» avec le public lors d’une enquête policière et permet à chaque spectateur de devenir détective le temps d’une soirée.


Le mot du metteur·se en scène :

Un peu d’histoire : du théâtre au roman et… vice versa

Monter Le tour du monde en 80 jours sur scène est parfaitement justifié puisque, à l’origine, Jules Verne avait commencé par en faire… une pièce de théâtre. En 1872, il imagine l’intrigue et le plan de l’histoire, dont il confie la rédaction au dramaturge Edouard Cadol. Puis il s’attelle à la rédaction du roman. Le tour du monde paraît en feuilleton en novembre-décembre 1872, mais la pièce, elle, est refusée par les théâtres.

L’année suivante, Verne se remet au travail pour adapter le roman à la scène, cette fois avec le prolifique auteur Adolphe Dennery. Il provoque alors la colère de Cadol, qui s’estime floué bien qu’on lui promette un quart des droits d’auteur. Verne et Dennery ajoutent des personnages, notamment féminins, et multiplient les duels à l’épée.

Le spectacle est créé en novembre 1874 au Théâtre de la Porte Saint-Martin, à Paris, avec de gros moyens, puisqu’on peut même voir un éléphant sur scène. C’est un triomphe et la pièce reste plus d’un an à l’affiche sans interruption. «Toute la maisonnée veut voir et refaire le Tour du monde, cet étonnant succès», écrivit Victor Hugo aux directeurs du théâtre. La pièce sera reprise pour l’Exposition universelle de 1878, puis montée au Théâtre du Châtelet dès 1886. Elle sera jouée, avec des pauses, plus de soixante ans !

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