Les Rustres

Auteur-e(s) : Carlo Goldoni


đŸ—“ïž Date de la premiĂšre : Le 18 octobre 2013

📍Au Proscenium â€“ Rue Souverain-Pont 28, 4000 LiĂšge 


Dans l’Italie du XVIIIĂš siĂšcle, quatre rustres exerçant leur absolutisme masculin sur leurs Ă©pouses ont dĂ©cidĂ© de marier ensemble deux de leurs enfants. Mais Ă  la condition expresse qu’ils ne se rencontrent jamais avant la noce ! MalgrĂ© leur despotisme domestique, leurs Ă©pouses se liguent pour que les jeunes gens puissent se voir avant la signature du contrat. A la dĂ©couverte du pot aux roses, le dilemme va se poser pour ces hommes jaloux de leur toute puissance : marier les enfants coĂ»te que coĂ»te ou les enfermer Ă  jamais dans des lieux reclus, avec leurs dĂ©sobĂ©issantes mĂšres.

La piĂšce

Chez Goldoni, Ă©crivain du Peuple, c’est Ă  l’intĂ©rieur de la bourgeoisie que se dĂ©clarent les conflits de gĂ©nĂ©rations, que prend corps l’impatience des femmes envers l’absolutisme masculin. Aucun personnage n’est dĂ©nuĂ© de bontĂ© et c’est lĂ  que s’opĂšre le conflit entre sagesse et dĂ©rĂšglement, moralitĂ© et immoralitĂ©. Cette comĂ©die Ă©chevelĂ©e, burlesque aux dialogues savoureux, offre une rĂ©sonance Ă©vidente avec des situations existantes aujourd’hui Ă  travers le monde, oĂč la libertĂ© des femmes reste un combat de chaque instant et oĂč la toute puissance masculine empĂȘche les familles de vivre dans l’harmonie, par le simple fait du bonheur d’ĂȘtre ensemble et de s’aimer. C’est le message que Felice, la rebelle, celle par qui le scandale arrive, va dĂ©livrer aux Rustres, Ă©bahis de tant d’audace, mais secrĂštement fiers d’avoir Ă©pousĂ© des femmes aimantes et combatives. Car au final, Ă  quoi bon mĂącher ses mots, c’est bien d’amour qu’il est question !


Distribution :

Linda Brose, Virginie Brouwers, Christine Collignon, Nicolas Duculot, Michel Fourré, Bernard Genin, Thibault Moës, Francesco Nobile, Jean-Marc Piron et Valérie Siino accompagnés en musique par Luc Donnay

Mise en scÚne : Sylvain Plouette assisté de Chloé Petit
ScĂ©nographie : ChloĂ© Petit, rĂ©alisĂ©e avec l’aide de Daniel Deswert et JoĂ«l Vandenberghe
Création lumiÚre : Sylvain Plouette
Régie : Sylvain Plouette et Julien Simon


A propos de l’auteur-e

Carlo Goldoni (1707-1793) est un dramaturge italien. Son pĂšre est un marionnettiste. TrĂšs jeune, Goldoni s’intĂ©resse au théùtre, en jouant avec des marionnettes. Cette approche influencera ses Ɠuvres futures. Avant de se consacrer Ă  l’écriture et au théùtre, il a travaillĂ© comme avocat et juriste pendant des annĂ©es. Ce mĂ©tier marquera Ă©galement son Ɠuvre. Goldoni a testĂ© plusieurs styles, comme la tragĂ©die, avant d’opter pour la comĂ©die. Son Ɠuvre se situe dans une charniĂšre entre la commedia dell’arte et le théùtre classique.

En effet, Ă  cette Ă©poque, la commedia dell’arte, bien que trĂšs populaire, commence Ă  s’épuiser : les scĂ©nettes et personnages deviennent redondants et le comique se fatigue. En grand admirateur de MoliĂšre, Goldoni essaye de composer entre ces deux influences mais il n’est pas un intellectuel et n’a pas le verbe moliĂ©resque. Son style gardera certains ressorts de la commedia dell’arte (par exemple, l’importance du rythme) en y amenant une chose de rĂ©volutionnaire : le texte ! Son théùtre est aussi proche de la comĂ©die d’intrigue, qui met en scĂšne de nombreuses actions et rebondissements.

Mais on peut surtout qualifier ses Ɠuvres de comĂ©dies de caractĂšres. En effet, elles mettent en scĂšne des personnages ayant un dĂ©faut particulier. Toute la piĂšce repose donc sur ces caractĂšres, que l’on met dans diffĂ©rentes situations pour en observer les rĂ©actions et les nuances. Ce genre comique est donc intemporel et universel car il est sujet de la nature humaine. La piĂšce « Les rustres » a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e en 1760 et reprĂ©sentĂ©e pour la premiĂšre fois Ă  Venise le 16 fĂ©vrier de la mĂȘme annĂ©e, Ă  la fin du carnaval. Elle est aujourd’hui jouĂ©e par plusieurs compagnies en Europe car elle reste tout Ă  fait actuelle, comme de nombreuses Ɠuvres de Goldoni. Le texte fait donc partie du rĂ©pertoire classique. Et le « vrai classique » est Ă©crit hier pour aujourd’hui et en pensant Ă  demain.


Le mot du metteur·se en scÚne :

La mise en place se fait naturellement par les comĂ©diens. Ils sont constamment dirigĂ©s et aidĂ©s afin de laisser leurs personnages prendre place dans l’aire de jeu. Ainsi, chaque dĂ©placement est motivĂ© par le personnage et non par une demande du metteur en scĂšne. Le ressort essentiel est de jouer avec plaisir ! Jouer son rĂŽle dans la situation. Tout est mis en scĂšne pour permettre Ă  l’acteur de jouer son rĂŽle. Le spectateur vient voir jouer des comĂ©diens. Les costumes et le dĂ©cor vont dans le sens du jeu Ă©galement et non vers une Ă©poque ou un rĂ©alisme. Pour l’aspect musical, un musicien vous accompagne tout au long de votre soirĂ©e. L’objectif de ce « projet » est de faire dĂ©couvrir aux comĂ©diens amateurs une forme de jeu (clownesque) et d’offrir le plaisir de ce code de jeu aux spectateurs.

Travailler et mettre en scĂšne un auteur comme Goldoni est un pur plaisir car il nous ramĂšne Ă  l’essentiel, le jeu d’acteur mais aussi Ă  l’esprit de troupe ! C‘est toute une Ă©quipe qui donne le meilleur pour vous offrir une soirĂ©e théùtrale et divertissante dans un cadre propice Ă  ce genre de rendez-vous, le Proscenium.


Dans la presse :

« Un morceau d’anthologie de la comĂ©die italienne, Ă©crit en 1760 en vĂ©nitien, mais toujours d’actualitĂ© ». (La nouvelle rĂ©publique)

« Le texte de Carlo Goldoni n’a rien perdu de sa superbe ». (L’Avenir)

« Prenez quatre barbons, quatre beaufs grossiers, radins, prudes, machistes. Tout pour plaire. Mettez en face quatre jolies femmes futĂ©es mais frustrĂ©es, enfermĂ©es, maltraitĂ©es (au moins trois d’entre elles) par nos pignoufs. Ça donne “Les Rustres”, un chef-d’oeuvre de plus de Carlo Goldoni, poĂšte italien du XVIIIe siĂšcle, l’un des plus fins, des plus Ă©tonnants Ă©crivains de son pays ». (L’Express)

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