Auteur-e(s) : Clément Koch
🗓️ Date de la première : Le 15 mars 2019
📍Au Proscenium – Rue Souverain-Pont 28, 4000 Liège
Sally a perdu son travail dans une usine d’abattage de poulets depuis 6 mois à cause de la grippe aviaire. Donc, chômage. Or l’assistante sociale veut renvoyer la petite soeur de Sally, Jill, à l’hôpital psychiatrique : elle estime que, sans moyens financiers suffisants, Sally ne peut plus assumer une autiste.
Malgré l’aide de Gaven, un ami d’enfance, et de Ruby, sa colocataire, elle aussi au chômage, Sally ne trouve aucune solution, alors qu’elle veut absolument garder sa petite soeur auprès d’elle, car elle estime que Jill dépérit à l’hôpital.
La librairie du quartier est à vendre : ce serait idéal pour Sally et Jill. Mais où trouver l’argent ? Sûrement pas chez les banques ! Jusqu’au jour où elle découvre une petite annonce qui promet beaucoup d’argent, mais fait fi de ses principes moraux : être mère-porteuse. Va-t-elle accepter ? Encore hantée par le suicide de sa mère, peut-elle aller jusque là pour conserver la garde de sa soeur ?
Un propos bien actuel
La misère entraîne la misère : une mère absente et sans scrupules, égoïste, mais ayant essayé elle-même de sortir du trou (sans y arriver) ; une enfant traumatisée par le suicide de sa mère; la violence d’un père qui bat son fils pour rien; des parents qui fichent leur fille dehors ; le manque d’éducation et d’instruction qui poussent vers le bas ; bref un cercle vicieux infernal.
Derrière l’histoire individuelle des protagonistes, il y a la mise en cause des institutions et d’une société mercantile. Où les humbles n’ont plus comme loisir qu’à s’abrutir aux matches de foot. Où le rêve n’est plus que de gagner au Lotto. Mais si c’est grâce à l’argent que Sally pourra garder Jill, c’est l’amour (pour une soeur, une amie, un enfant) qui est vainqueur.
Une comédie sociale
La pièce n’est pas misérabiliste : il s’agit de « petites gens » qui ont leur dignité, qui se battent pour survivre, ne pas sombrer et arracher un peu de bonheur à des situations désespérantes. Les personnages sont attachants et forts. Les répliques et les situations sont amusantes, cinglantes, parfois osées. Le spectateur ne peut que rire ou sourire. C’est cela la force de la pièce. Cela reste une comédie. Qui ne sombre jamais dans le ridicule, le grotesque, la vulgarité et qui offre de forts moments d’émotion.
Sunderland
Sunderland est une ville importante du Nord-Est de l’Angleterre sur la Mer du Nord à environ 450 km de Londres. Tout aussi célèbre pour son club de football que sa voisine (et rivale) Newcastle. Toutes deux fortement marquées par le chômage. (Peut-être vous souvenez-vous encore de la grève des mineurs réprimée par M. Thatcher dans les années 1980 ?).
Pourquoi Clément Koch a-t-il situé sa pièce en Angleterre
Dans une interview, Clément Koch dit que situer sa pièce en France était un peu « compliqué », car les mères-porteuses y étaient interdites et, au moment de la parution de la pièce en 2011, le débat y faisait rage à propos du mariage homosexuel. Il dit traiter de sujets d’actualité qui puissent intéresser un public jeune : la crise financière et le chômage, la grippe aviaire, la famille homoparentale,… mais sans prendre parti et en mettant surtout en évidence que l’amour pour un enfant est l’essentiel.Il est aussi amateur de cinéma anglais (Ken Loach, notamment) et il a été tenté de raconter une histoire dans le même ton.
Distribution :
Linda Brose, Virginie Brouwers, Roland Dechambre, Delphine Gaspers, Otis Gravar, Cristophe Ingenito, Marion Labiouse et Justine Pierart
Mise en scène : Christiane Simon
Scénographie : Daniel Deswert
Régie : Julien Simon et Willy Rinkens
A propos de l’auteur-e
Clément Koch est un jeune comédien, scénariste et dramaturge français. Après quelques années passées en Angleterre, il se tourne vers l’art dramatique. Il enchaîne les rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre. Mais c’est en 2011 qu’il se révèle au grand public avec la pièce « Sunderland », lauréate de la bourse Beaumarchais et créée au Petit Théâtre de Paris. Le succès est au rendez-vous et la pièce est adaptée au cinéma, en 2015, par Charlotte de Turckheim, sous le titre « Qui c’est les plus forts ? »En septembre 2015, la nouvelle pièce de théâtre de Clément Koch « De l’autre côté de la route », est créée au Théâtre Michel.
Le mot du metteur·se en scène :
Le mot de la metteuse en scène, Laurent Jadin
J’ai lu le texte dès sa parution et j’ai tout de suite été emballée par son intelligence et sa tendresse, par sa facture légère, sa vivacité. La mettre en scène a été un grand bonheur, mais aussi un challenge. J’ai eu la chance de travailler avec de jeunes comédiens très motivés et très chaleureux, qui ont formé une équipe formidable. J’ai choisi des musiques de chanteurs et groupes de Sunderland et Newcastel, avec quelques extensions vers Londres pour rester dans « l’ambiance ».